Lamentations

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Projection de l'histoire biblique N°23.1 : accusation, jugement et espoirProjection de l'histoire biblique N°21 : Messager de la justice et de la grâce divine

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Ce livre est absolument unique dans l'ensemble de l'ancien testament, avec ses cinq poèmes où l'auteur est anonyme.
Même si il arrive qu'on le relie à Jérémie, cette auteur anonyme remémore le siège des babyloniens à Jérusalem, suivi des destructions et de l'exil, (auquel il a survécu).

Rappelez vous de l'histoire qui se déroule dans le livre 2 Rois 24 et 25, la chute de Jérusalem et l'exil étaient jusqu'alors la plus effroyable catastrophe qu'Israël avait connu.

Pour rappel, Dieu a promis une terre à Abraham et avait accordé une succession de victoire à David, pour faire de Jérusalem une capitale d'Israël.
Suite à quoi, la ligne royale qui a régné sur Israël descendait de David.

La présence de Dieu était dans le temple, où les prêtres faisaient des rituels nécessaires aux cultes, (qu'Israël rendait à Dieu).

Et, après cinq cents longues années à écrire son histoire, par un été de cinq cents huitante sept ans avant Jésus Christ ; la ville tomba en main de Babylone.
C'est là que tout s'est écroulé et que la ville est partie en fumée.

Le livre des Lamentations sert donc, de commémorations à la souffrance et à la confusion des israélites, (à la suite de cette destruction).

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Les Lamentations sont certains un genre des poèmes qui ne sont pas de ce livre, voir Psaumes 10, 63, 69, 74 et 79. On y voit donc dans ce livre des parties de Psaumes, où y a un bon nombre :

  • Ces poèmes bibliques, (que ce soit des lamentations) sont utilisables à plusieurs fins. Ils sont une forme de complainte, ils sont le moyen d'attirer de tous et y compris celle de Dieu ; sur les atrocités qu'on peut voir dans le monde et ne doivent pas être passé sous silences.

  • Ces poèmes bibliques sont aussi un moyen de gérer les émotions. Le faite que le peuple de Dieu se servent de ces poèmes pour laisser libre d'exprimer sa colère et sa consternation face à la dévastation, engendré par le péché et l'égoïsme des gens.

  • Pour finir, ces poèmes bibliques sont aussi un usage permettant d'exprimer son incompréhension. La souffrance nous amène à douter de la nature et les promesses de Dieu.

Le livre des Lamentations donne à la souffrance humaine ; la dignité qui lui est sacrée.
A tel point, que ces paroles lui même nés des tourmentes s'adressaient à Dieu, et font maintenant partie intégrante de la parole de Dieu adressé à son peuple, (comme un exemple).


La conception de ces cinq poèmes est extrêmement minutieuse, et donne du sens au message du livre.
Les chapitres 1 à 4 constituent des "acrostiches," (poème alphabétique). Chaque verset commence par une nouvelle lettre de l'alphabet hébraïque, composé de vingt deux lettres.
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Cette structure très ordonnée et linéaire était un net contraste à la désordre de la souffrance, du deuil et du désarroi développé dans les poèmes.
C'est comme si la souffrance d'Israël avait atteint à un tel degré de profondeur, que les mots n'arrivaient plus à être exprimés.


{Les chapitres 1 et 2 ont chacun un verset par lettre, d'où la grande similarité de leur conception qui ont malgré des thèmes très différents.}

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Le chapitre 1 met l'accent sur le deuil et l'humiliation d'un personnage nommé, "la fille de Sion."

Le poète se sert à ; personnifier la ville de Jérusalem qui dépend également sous l'apparence d'une veuve.
Cette fille de Sion est assise toute seule, endeuillée, elle pleure de ses proches. C'est une femme aux proies de chagrins, que nul le console. C'est une métaphore très significative pour la circonstance. Puis la fille de Sion commence à s'exprimer en s'adressant à Dieu ; - "Vois ma détresse ô Eternel ! "
Le Poète se sert de cette image pour représenter le choc psychologique qui ont subis toutes les israélites, suite à la destruction de leur ville. Ce qui peut s'apparenté à des causes d'obsèques et aux autres événements liés à la mort d'un être cher.

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Le chapitre 2 parle de la chute de Jérusalem qui est présenté comme la conséquence des péchés d'Israël, suscité par la colère de Dieu qui se révèle être un moment clé de ce poème.

Il est important de ce rappeler que dans la bible ; la colère de Dieu ou divine n'est aucun cas impulsif ou excès de colère.
Les poètes et les prophètes bibliques se servent de ce mot pour faire référence ; à la justice de Dieu.

Alors, le peuple d'Israël avait noué l'Alliance avec Dieu. Et, des cycles durant ils ont violé cette Alliance, en adorant d'autres dieux, en s'enfonçant dans l'injustice et en opprimant les pauvres.
C'est vrai que Dieu est lent à la colère, mais un moment donné Il finit par se mettre en colère contre la méchanceté humaine. Et là, sa sainte colère se manifeste sous forme de châtiment.
Et, dans le cas de Jérusalem c'était traduit sur le faite ; qu'Il laissait Babylone de conquérir la ville.

Ainsi, ce poème souligne bien que la colère de Dieu était justifié ? A vous de le comprendre dans la lecture du livre et des histoires spécifique à cela.
Cela n'empêche pas le Poète de se lamenter et de demander à Dieu de faire encore une fois "faire preuve de compassion."

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Au chapitre 3, rend le schéma de base, en ayant 3 versets par lettre.
Ce qui en fait le plus long poème du livre.

La voix est celle de l'homme parlant au fond de son coeur en peine et dans son désarroi. Il semble représenter le peuple dans son ensemble.
Et, le plus intéressant ce chapitre regorge de terme tirés des autres parties de l'ancien testament, comme les lamentations de Job et aussi d'importantes sources des Psaumes de lamentations. Et, même des poèmes sur le serviteur meurtri, dans le livre d'Esaïe 53.

Et, tout comme au chapitre 2, le Poète voit dans ses difficultés la manifestation de la justice divine. Ce qui paradoxalement donne de l'espoir au Poète.
Et, c'est ce qu'il l'amène à exprimer les seuls mots d'espoir visibles dans tout le livre :

Voici le poème : C'est par les bontés de l'Eternel que nous n'avons pas été consumés. Ses compassions n'ont point défailli. Elles se renouvellent chaque matin. Seigneur, que ta fidélité est grande ! L'Eternel est mon partage, dit mon âme ; c'est pourquoi j'espère en Lui. (Lamentations 3. 22-24).

Le Poète explique donc ; que si la justice de Dieu s'exécute conformément à sa nature sur le mal humain, Il sera aussi tout autant cohérant vis à vis de sa promesse d'Alliance pour ne pas laisser le mal avoir le dernier mot.

Et donc pour ce Poète ; le jugement de Dieu devient le terreau dans lequel germe pour l'espoir, pour l'avenir.
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Le chapitre 4 prend le même structure alphabétique que le chapitre 1 et 2, décrivant avec un réalisme troublant ; le siège sur Jérusalem qui a duré deux ans.

Il a dressé un tableau contrastant les situations et le quotidien de Jérusalem par le passé. Avec le niveau épouvantable de détérioration, lors du siège :

  • Ainsi, les enfants passaient leur temps à rigoler et à jouer dans les rues, et après ils mendient pour ce nourrir.
  • Les riches qui étaient habitué aux repas copieux ont été réduits à manger tout ce qu'ils ont essayé de trouver, à même le sol.
  • Et, la classe dirigeante avec les nobles rayonnants dans leur tenue luxueuse ont été affamé, sali et devenu inconnaissable.
  • Même le roi oint de la lignée de Davide a été capturé et embarqué hors de son royaume.

On constate que la force du poème vient du choc de ces contrastes. Qui révèle la profondeur de la souffrance, qu'Israël s'est infligée.

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Et, maintenant au tour du poème final et unique, parce qu'il rompe avec le chemin existant. Il a la même longueur que tous les poèmes alphabétiques, mais à la seule différence c'est qu'il n'est pas conçu autour de la femme. C'est comme si la peine du Poète avait atteint un degré tel de souffrance, qu'il ne pouvait plus se contenir et partait dans tous les sens.

Le poème est une prière collective pour implorer la miséricorde divine.
Israël supplie Dieu de ne pas ignorer leurs souffrances et de ne pas les abandonner.
Le poème fait une longue liste de différentes catégories de personnes en souffrances, depuis la chute de la ville. Et, le peuple demande à Dieu de se souvenir de ces personnes. En faite, ils expriment leurs peines des autres personnes en se lamentant pour leur compte.
Souffrir en silence n'est absolument pas une vertu dans ce livre.
Le but n'est pas demander au peuple de Dieu et d'ignorer ces émotions, mais d'user de complaintes pour laisser libre à ces sentiments de manière à répandre devant Dieu.

Le livre s'achève sur une sorte de paradoxe ; tout en reconnaissant que Dieu est le Roi et Eternel du monde, le poète admet aussi que la situation traversée par Israël leur donne impression que Dieu n'est présent à nul part dans le monde.

Et, le dernier mot du livre maintient ce conflit intérieur sans issu apparente, avec la question posée à Dieu par les israélites ; Nous rejetterais tu définitivement ?

Le Poète ne conclu pas sur une note positive éclairée, un peu comme notre propre souffrance dans les problèmes que nous expérimentons. L'histoire de la bible ne s'arrête pas ici. Mais, ce livre très important nous montre à quel point les lamentations, les prières et les souffrances sont essentielles au peuple de Dieu pour leur marche de la foi, dans un monde à la dérive.

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Source image bibleproject
Sources écrites sont de diverses études historiques et théologiques, qu'on retrouve dans tous les librairies chrétiennes et à la bible, (et aux cultes par la prédication).